Ouverture ce 20 février 2024 à Parakou au Bénin d’un panel sur le thème "Rôle des radios de proximité́ dans l’accès à un service d’informations de qualité́ pour les populations transfrontalières et zones de conflits en Afrique de l’Ouest". Les travaux de cet étalier qui dureront deux (2) jours a réuni les Bureaux de la Coopération Suisse de Cotonou (Benin), de Ouagadougou (Burkina), de Bukavu (RDC), de Bamako (Mali), en présence des autorités des collectivités territoriales de l'espace Dendi, du Secrétaire Permanent du CCT/ Dendi Ganda, Gaya (Niger) et des représentants des OSC et médias du dit espace.
Il se déroule en marge du Salon International des Radios et du Numérique, organisé par la Fédération des Radios Communautaires et Assimiles du Bénin (FERCAB), avec pour objectif de restituer les études souhaitées et financées par la Coopération Suisse qui ont concernées deux (2) volets : celui de l’environnement sécuritaire et adéquation des programmes des radios. Ceci en lien avec les besoins réels des populations transfrontalières ; et celui des équipements des radios et règlementation en matière de couverture. Ceci en vue d’identifier les marges exploitables par les radios de proximité pour couvrir un bassin pertinent.
En effet, dans les zones frontalières, en dehors du défi sécuritaire, les radios de proximité sont confrontées à la concurrence des réseaux sociaux. Il est alors apparu opportun pour la DDC que, des initiatives soient prises, pour mieux comprendre comment se présente l’accès à l’information pour les populations transfrontalières souvent enclavées et en zones de conflits. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’organisation en février 2024 à Parakou (Bénin) du panel. On évoquera à cet effet, la prise de conscience de certains États, comme le Burkina Faso, sur le sujet et qui de ce fait, promeut des actions visant à accroitre l’offre d’information dans les zones frontalières. Pourtant, ces médias locaux pourraient davantage jouer un rôle essentiel dans la promotion de la paix, en facilitant la compréhension mutuelle, le dialogue entre les communautés, et en renforçant la cohésion sociale. De plus, en combattant la désinformation, ces radios communautaires contribueraient activement à améliorer la sécurité dans les régions touchées par les conflits et servir de bouclier contre le terrorisme et l'extrémisme violent, tout en promouvant des valeurs de tolérance et d'inclusion. Aussi, leur contribution au développement est inestimable, elles peuvent être d’une grande utilité dans le rétablissement de la confiance entre les États et leurs populations vivants dans ces espaces frontalières qui du reste ont le sentiment d’être abandonnées, mais aussi, dans la cohésion sociale. De ce fait, le soutien aux radios de proximité devient un impératif, pour combattre les idées xénophobes, ethnocentriques, régionalistes et d’extrémisme violent. Mais aussi faire en sorte que les communautés partageant un même espace prennent conscience qu’elles ont des raisons suffisantes de préserver leurs terroirs (patrimoine commun) et l’avenir des générations futures.
Il est à noter que cet atelier de restitution intervient à une étape importante de l’étude et devrait permettre à la Coopération Suisse d’être assurée que l’étude est dans une bonne dynamique. Ainsi, le souci d’avoir différentes perspectives enrichissantes permettant d’optimiser l’atteinte des objectifs a guidé le choix des participants1 de même que des outils et techniques d’animation/ déroulement de cet atelier. Ces études permettront de repérer les mécanismes indispensables à l’accès adéquat à l’information pour les populations frontalières dans le but de promouvoir le vivre ensemble et le développement inclusif dans le contexte de fragilités politiques et sécuritaires régionales actuelles.
H.M Fatahou pour le Laboratoire-Citoyennetés / ACE-RECIT (NIGER)